L’Europe, autrefois locomotive économique mondiale, se retrouve aujourd’hui confrontée à des défis majeurs qui menacent son dynamisme et son influence. Tandis que les États-Unis et la Chine poursuivent leur course technologique et économique à une vitesse vertigineuse, l’Union européenne semble avancer à contre-temps. La révolution numérique, les énergies renouvelables et les innovations stratégiques placent ces géants en tête, tandis que les Européens peinent à suivre le rythme. Dans son rapport remis à la Commission européenne début septembre, Mario Draghi nous met en garde : « Soit on agit, soit cela sera une lente agonie [pour l’Europe] ».

Pourquoi ce décrochage ? Entre des politiques internes complexes, des investissements insuffisants dans les nouvelles technologies et une fragmentation des initiatives économiques, l’Europe s’affaiblit face aux titans mondiaux. Par ailleurs, le retour du protectionnisme économique accentue encore davantage l’isolement de l’Europe. Tandis que les États-Unis adoptent des mesures drastiques comme l’Inflation Reduction Act, que la Chine privilégie ses champions nationaux, et que d’autres puissances s’engagent dans une forme de repli économique, l’Union européenne reste la seule à suivre strictement les règles du commerce international.

Ce respect des accords commerciaux, bien qu’en accord avec ses principes multilatéralistes, place l’Europe en position de faiblesse dans une ère où la compétition devient de plus en plus féroce. Ce choix est-il tenable à long terme dans un monde de plus en plus fragmenté ? L’Europe peut-elle encore jouer un rôle de premier plan dans un monde en pleine transformation ?

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