Champion de haut niveau de l’action climatique du Royaume-Uni nommé par le Premier ministre britannique en janvier 2020, Nigel Topping s’est rendu au World Forum for a Responsible Economy pour partager les enseignements de son titre, et transmettre ses bonnes pratiques.
Renforcer la collaboration et stimuler l’action des entreprises, des investisseurs, des organisations, des villes et des régions pour freiner le changement climatique, voilà le rôle d’un champion de haut niveau de l’action climatique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Nigel Topping l’incarne à merveille. Mardi 21 novembre, à la plénière de clôture du premier jour du World Forum for a Responsible Economy 2023, l’expert s’est livré à un speech qui a su tenir l’audience captivée de A à Z.
Nigel Topping coordonne les actions relatives à son titre avec les gouvernements et membres signataires de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), aux côtés des autres champions de l’action climatique. L’expert travaille notamment aux côtés du champion chilien de l’action climatique de haut niveau, Gonzalo Muñoz.
Il a été par le passé PDG de We Mean Business, conglomérat d’entreprises œuvrant pour accélérer la transition vers une économie « zéro carbone ». Auparavant, il a également été directeur exécutif du Carbon Disclosure Project, à la suite d’une carrière de 18 ans dans le secteur privé.
Quels sont selon vous les trois actions clés à mettre en place pour contrer le changement climatique, dans l’immédiat ?
« Premièrement, nous devons passer aux énergies renouvelables et aux véhicules électriques le plus rapidement possible. Deuxièmement, utilisez votre pouvoir sur votre lieu de travail, que vous soyez un jeune candidat à un entretien ou que vous occupiez déjà un poste à responsabilité, pour vous assurer que les entreprises pour lesquelles vous travaillez s’engagent sur la voie de l’absence totale de pollution le plus rapidement possible.
Et troisièmement, veillez à ce que tous les élus soient interrogés en détail sur leurs politiques en matière de changement climatique et demandez-leur de rendre des comptes. »
À horizon 2050, quels sont vos espoirs en matière d’actions contre le changement climatique ?
« J’espère que nous parviendrons à une absence totale de pollution d’ici à 2040, car nous commençons à observer des changements technologiques très rapides. Et j’espère que nous y parviendrons d’une manière beaucoup plus équitable. Nous disposons d’un grand nombre d’informations brutes, d’injustices dans la répartition des ressources dans le monde au sein des pays, mais surtout entre les pays riches et les pays d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie du Sud-Est. J’espère donc que nous parviendrons à l’objectif zéro, mais dans un monde beaucoup plus équitable. »
Si vous aviez un message à passer aux jeunes générations, quel serait-il ? Et aux générations les précédant ?
« Pour les jeunes générations, ce sera « travaillons ensemble ». Il ne s’agit pas ici d’une bataille intergénérationnelle, mais plutôt de collaboration entre les générations. Et c’est très stimulant de bénéficier du mélange d’énergie et d’expérience que cela apporte. Et pour les générations précédentes : il n’est jamais trop tard pour prendre ses responsabilités. »
Propos recueillis par Valentine Leroy