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5D / Olivier Desurmont : privilégier la recherche du bien commun avant celle du profit

5D / Olivier Desurmont : privilégier la recherche du bien commun avant celle du profit

Olivier Desurmont est intervenu aujourd’hui dans le cadre du workshop intitulé « Rejoignez le club des dirigeants responsables ! ». Il s’est adressé à un ensemble de dirigeants en quête d’amélioration ou cherchant à mettre en place des pratiques entrepreneuriales durables.

Olivier Desurmont est un entrepreneur multirécidiviste qui a d’abord fondé Sineo en 2003, une société de lavage de véhicule sans eau et qui recrute des individus exclus du marché du travail (SDF, chômeur à long terme, handicapés…). Il fonde ensuite l’entreprise Cooptalis en 2012, aujourd’hui Anywr, qui accompagne la mobilité professionnelle, c’est-à-dire l’expatriation. Anywr est aujourd’hui une référence dans le domaine des ressources humaines. Parallèlement, M. Desurmont a fondé l’association Help Anywr qui a déboursé presque 1 million d’euros pour accompagner les réfugiés à surmonter les problèmes auxquels ils sont confrontés : problèmes d’inclusion, difficultés au logement… 

Vos entreprises ont suivi et continuent de suivre un engagement centré sur le social. En quoi l’engagement social résonne-t-il en vous ? Qu’est-ce qui vous pousse à agir pour une meilleure société ?

Ayant grandi à Wattrelos, dans le Pas-de-Calais, et sportif de haut niveau en water-polo, j’ai été depuis jeune entouré d’une diversité de personnes et de vécus qui ont contribué à m’ouvrir à la conscience sociale. J’ai noué des liens avec des jeunes de quartiers populaires et des personnes plus aisés, ce qui m’a permis de gagner en humilité. Ainsi, en premier lieu, en créant ma première boite de lavage de voiture, j’ai voulu aider des Wattrelosiens en difficulté en leur offrant un travail et ainsi favoriser leur inclusion. Dès ma jeunesse, j’ai fréquenté les sphères associatives et j’ai été impliqué dans cette perspective d’aide et d’entraide. J’adore les gens, j’adore les gens très différents, j’aime le contact humain. 

J’ai toujours voulu gagner de l’argent en trouvant un supplément d’âme dans mon travail. Notre motivation première ne doit pas être l’argent, car il ne permet pas de prendre les bonnes décisions. En revanche, concevoir l’humain et le bon sens permet de privilégier les décisions justes et raisonnées. Je n’envisage pas de faire mon métier sans faire le bien autour de moi. Gagner de l’argent sans supplément d’âme ne me suffirait pas. 

En tant que dirigeant responsable, quels conseils donneriez-vous à nos futurs dirigeants pour bâtir une société plus responsable ? 

D’abord, il ne faut pas rester seul. Créer une boite, c’est s’ouvrir au monde. On a la chance d’être dans une région dynamique qui offre aux entreprises des perspectives de développement importantes via des partenariats et des mentorats. Selon moi, il est important d’échanger et de partager. Le fait de rencontrer du monde dans différents univers m’a beaucoup apporté. Aujourd’hui ce n’est plus « vivre heureux, vivons cachés », mais plutôt « vivre heureux, allons voir ailleurs ». Il faut vivre en communauté, rencontrer et partager. La collaboration est un élément clef. 

Ensuite, il faut éviter de donner des discours alarmistes, mais plutôt donner aux démarches environnementales et sociétales des images positives. Valorisons les bonnes pratiques plutôt que de taper sur ceux qui font mal ou qui ne font pas. Nous devons mettre en avant ce qui marche parce que c’est ce qui va donner des idées. Je suis plutôt pour convaincre plutôt que pour contraindre. Je pense que nous ne faisons pas assez de promotion des bons sujets. Par exemple, chez nous, des associés ont créé la Communauté de la Rampe qui permet de développer l’accessibilité des handicapées. Et leur méthode cartonne : plutôt que de dire « ce n’est pas bien, vous n’avez pas mis de rampe dans votre restaurant », ils utilisent les réseaux sociaux pour promouvoir les restaurants équipés. Cela permet de créer une émulation positive et les autres restaurants se lancent dans l’installation de dispositifs d’accessibilité pour les handicapés. 

 Propos recueillis par Charlie BESSENAY