Entretien avec Vianney Merchez, chargé des relations politiques, internationales et diplomatiques de l’entreprise Néo-Eco.
Dans cet entretien, Vianney Mercherz nous livre les motivations qui ont poussé sa société à s’engager sur la voie de l’économie circulaire. Treize ans plus tard, les activités de l’entreprise sont en marche sur le plan géopolitique et se développent à l’international. Entre Beyrouth, Derna et Gaziantep, Néo-Eco est un véritable “coup de poing” sur les terrains compliqués.
Vianney Marchez est spécialiste des stratégies internationales et conseiller au commerce extérieur français. Co-fondateur du RECY GROUP, ce jeune entrepreneur s’est lancé dans le commerce durable avec comme objectif “un monde sans déchets”.
Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à vous lancer dans la gestion et la valorisation des déchets à travers l’économie circulaire ?
“L’entreprise a un peu plus de 13 ans et la motivation de l’associé fondateur principal qui est Christophe Deboffe c’était le monde sans déchet. Il y a donc le monde sans déchets dans notre quotidien, mais il faut aussi voir plus loin.” Voir plus loin, chez Néo-Eco, cela se retranscrit par le fait de « refaire le sol du village des athlètes pour les jeux olympiques de Paris 2024, c’est aussi s’occuper de tout ce qui va être dragué dans le canal du Seine-Nord. Finalement, Néo Eco se lance dans des projets encore plus importants à Gaziantep au sud de la Turquie, à Derna en Libye et à Beyrouth au Liban à travers le recyclage des 40 000 tonnes de grains qu’il y avait sur le port.”
Quelle est l’influence de vos études et de votre ouverture internationale sur votre engagement dans l’entreprise Néo-Eco ?
“J’ai un parcours atypique qui intègre la science politique. Je suis professeur vacataire à Sciences Po Lille. La partie qui m’intéresse chez Néo-Eco, c’est l’exportation internationale : la possibilité de connecter cette solution, Néo-Eco, à l’environnement local. C’est un engagement personnel, cela fait partie de ce qu’on laisse demain à nos enfants.”
Quels sont les nouveaux projets de Néo-Eco ? Sachant que 70 % de vos activités sont à l’étranger, en zone de guerre, avez-vous un projet d’intervention pour le conflit Israélo-Palestinien ?
“Notre projet, c’est de délivrer notre savoir-faire à des entreprises dans des pays dans lesquels il y a un réel besoin. Ce sont des pays qui ont subi des dégâts dans leurs infrastructures et sur lequel l’environnement local et la politique locale fait qu’ils vont se débarrasser des déchets. C’est là que nous pouvons intervenir en coup de poing avec des soutiens politiques sur des terrains un peu compliqués.”
Comment vos projets sont-ils financés ? À quel point êtes-vous aidé par l’Union Européenne et l’État ?
“Il n’y a pas d’aide, c’est du don sur l’export. Ensuite, la rentabilité passe par le cabinet d’ingénierie qui oriente les entreprises qui traitent les matériaux pour qu’elles puissent le faire proprement. Il faut dissocier l’ingénierie du traitement. C’est une boîte qui fait de l’ingénierie. Réutiliser les matériaux sur place est rentable, car cela évite tout ce qu’il y a derrière en termes de process, pour ramener du matériel, l’acheter, le retraiter et l’intégrer dans le projet de construction.”
Claire Domecq Cazaux