À travers quatre questions, Béatrice Javary, directrice RSE d’Auchan Retail France, montre à quel point la transition vers une alimentation durable et à faible émission de carbone est devenue une préoccupation mondiale majeure.
Lors de cette conférence, la directrice présente les défis et les actions que le secteur de la grande distribution doit relever pour s’engager dans la transition. En passant par des habitudes alimentaires aux pratiques agricoles respectueuses de la planète.
En tant que directrice RSE d’Auchan Retail France, dans la grande distribution, quels sont vos principaux défis ? Comment pouvez-vous limiter cet impact pour étamer une logique de décarbonation ?
« La stratégie climat d’Auchan est claire ; elle a été validée par le SPTY et elle vise à réduire nos émissions de gaz à effets de serres de 25% sur le scope 3, c’est-à-dire sur les produits qui représentent 95% de notre empreinte carbone. Cela nous engage à mobiliser nos fournisseurs, industriels et agriculteurs, pour modifier leurs pratiques, et activer tous les leviers de décarbonation qui sont à leurs dispositions, mais on sait d’ores et déjà que l’amont agricole représente la majeure partie de nos émissions, ce qui nécessite une véritable collaboration avec nos agriculteurs partenaires. »
Comment effectuez-vous cette coopération avec les agriculteurs ? Sous quelle forme ?
« C’est principalement à travers nos partenaires des filières d’excellence « Cultivons le bon », qui nous proposent des produits dont les référentiels sont extrêmement exigeants, les cahiers des charges et travailler en commun comportent des aspects environnementaux très précis qui permettent de garantir l’amélioration des pratiques et la réduction des émissions. Donc ça, c’est vraiment une priorité et c’est aussi ce qu’on invite nos clients à privilégier dans nos réunions, c’est-à-dire ces produits plus responsables ‘cultivons le bon’. »
Alors que La France connaît une période d’inflation, les contraintes liées à la transition environnementale s’opposent au budget du consommateur, rendant difficile l’accès à l’alimentation responsable. Comment pouvez-vous faire face à ce défi et trouver une solution pour aider la population vers une transition plus durable ?
« Pour nous, c’est effectivement essentiel de permettre à tous nos clients, y compris ceux qui ont des budgets, contraints de bien se nourrir. Bien se nourrir, c’est pouvoir choisir ses produits et équilibrer son régime alimentaire. Donc, on s’attache à l’accessibilité des coûts des produits. C’est une discussion avec nos partenaires industriels et agricoles pour pouvoir à la fois garantir des revenus décents à nos partenaires, mais aussi permettre l’accessibilité prix des produits de qualité et qui préserve aussi l’environnement. »
Quel conseil donneriez-vous aux consommateurs pour consommer de manière durable ?
« Mon conseil, ce serait de consommer en conscience, de savoir finalement ce qu’on met dans son assiette, ce qu’on met dans son panier. Et d’équilibrer ça, non pas seulement à l’échelle d’un repas, mais peut-être à l’échelle d’une semaine, à l’échelle d’une consommation qui est plus réfléchie et qui peut comporter aussi toutes les manières de se restaurer, y compris hors domicile. Parce que souvent, on voudrait avoir un panier responsable quand on sort de son supermarché. Mais on ne réfléchit pas toujours d’où viennent les produits qu’on consomme au restaurant. »
Solène Paris