Le World Forum Kids, ou le moment où la parole est donnée aux premiers concernés par le changement de nos sociétés : les enfants ! Autour du visionnage d’un court-métrage et d’ateliers ludiques, ceux-ci découvrent par le jeu les moyens de façonner le monde dans lequel ils grandissent.
Trophée d’Argent au festival international du film responsable, le Deauville Green Awards en 2023, c’est le film de Pierre-Antoine Carpentier, Un monde de plastique, qui “donne le la” à cette session dédiée à la nouvelle génération. Ces petits bouts d’adultes en devenir sont ensuite portés par le jeu. Moment partagé avec les parents issus de la génération des “Car-en-sac et Minto” et “caramels à un franc”, dont l’âme d’enfant ressort au travers des activités à leurs côtés. Clôturée par un goûter pour répondre aux cris de détresse des estomacs sur pattes, cette initiative d’apprentissage en famille est un véritable succès pour cette Première Édition Kids !
Des héros à l’écran, à l’image du public
Un plongeon humoristique dans un océan de pollution, c’est ce que nous propose Un monde de plastique. Il peint un portrait réaliste de ce qu’est le monde aujourd’hui, mais se trouve également porteur d’espoir, puisqu’il apporte des solutions à ces problèmes qui peuvent paraître insurmontables aux yeux des enfants.
Non seulement le court-métrage délivre un message fort et les sensibilise aux dangers que représente le plastique, mais c’est aussi une piqûre de rappel pour les parents quant à l’importance qu’il faut accorder à la préservation de la planète, héritage qu’ils laissent à leurs enfants.
Des solutions à portée de main
Pour répondre à l’écoanxiété qui se développe chez les jeunes générations, le film donne des solutions très concrètes à adopter au quotidien. Des petits gestes allant de la transformation du mode de consommation, en passant du savon liquide au savon solide, à l’attention portée au choix des matériaux, que ce soit pour ses vêtements ou à plus grande échelle, les filets de pêche, les moyens d’agir foisonnent.
La parole est ensuite donnée aux enfants, on leur demande alors ce qu’il faut faire pour réduire la pollution. Les réponses sont unanimes : “Arrêter d’avoir des poubelles en plastique”, “arrêter de produire du plastique” et certains s’aventurent sur le terrain des solutions concrètes et proposent “mieux recycler” et “mettre des composts dans toutes les maisons”. À la bonne heure ! Ce sont précisément des projets concrets qui ont été présentés aux enfants par Morgane Bourbigot pour le Campus Market et par Colin Pequignot et Elias Bouche pour Compost-Eat.
L’initiative étudiante au service du bien-être des plus petits
Le Campus Market, c’est un réseau associatif qui accompagne toutes les associations étudiantes volontaires, à mettre en place une économie circulaire sur le principe de la seconde main. Leur objectif ? Développer pour les étudiants, 50 ressourceries en cinq ans à travers la France. À propos du compost, Compost-Eat tente de relever le défi de mettre partout et pour tout le monde des composts, qui sont donc petits, simples d’utilisation et pas trop chers. Le “lombricomposteur”, comme son nom l’indique, fonctionne grâce à des lombrics qui compostent les déchets dits “verts” et “bruns”. Cela permet de rendre à la terre ce qu’elle nous donne, sans passer par la crémation ou l’enfouissement des déchets. Le plus de cette invention ? Sa capacité d’absorption du carbone.
L’accessibilité de ces thèmes via le numérique
Il est parfois difficile pour les enfants de se sentir impliqués dans ces grands enjeux contemporains. Le dessin, comme proposé dans le carnet mis à leur disposition, est une option très prisée, mais à quoi sont sensibles les générations actuelles ? Le numérique. C’est une des initiatives employées pendant le World Forum Kids et mise en place par La Récré Verte.
Par le biais d’un quiz interactif sur les téléphones des parents, les enfants répondent en temps réel à des questions qui leur parlent, telles que “Qu’est-ce qui est le plus responsable entre prendre un bain ou une douche ?” ou “Peut-on boire l’eau de pluie ?”. Leurs réponses montrent qu’ils ont compris, à leur échelle, l’importance de tels sujets : “Non, on ne peut pas boire l’eau de pluie parce qu’elle passe partout, donc c’est dégoûtant”. Effectivement, l’eau de pluie n’est pas potable puisqu’elle provient des rivières, souvent polluées.
La gourmandise, vecteur de discussions
Autour d’un goûter bien mérité, les enfants sont revenus sur leur expérience. Bien qu’ils ne savaient pas trop à quoi s’attendre au début de la conférence, comme a pu nous l’avouer Isée qui “ne sais pas ce qui va se passer” ou Gaspard qui est venu “car il en a entendu parler à l’école”, la démarche les a conquis au point que Lana va se réinventer comme “policière du plastique” et qu’elle compte bien conseiller à ses parents de “faire du recyclage”.
L’expérience a été très enrichissante pour Martin qui nous partage ses découvertes : “J’ai appris que dans un mètre cube d’eau il y avait des millions de particules de plastique”. D’ailleurs, il est déjà acteur du changement. En effet, “Mes anciens jouets, certains, j’y tiens, mais les autres, je les ai déjà donnés à une ressourcerie”.
Il va sans dire que les petites têtes blondes sont sorties grandies et surtout optimistes, comme nous l’affirme Lana : “On va y arriver avec l’écologie”.
Ella Boulage