La start-up américaine, fondée par Vijaykant Nadadur en 2014, veut libérer les salariés de la banque et de l’assurance des process et tâches redondantes, pour qu’ils puissent consacrer leur intelligence à des missions plus valorisantes.
… les ordinateurs sont bons pour faire ce que nous trouvons difficile, …. ls ne sont pas très doués pour les tâches qui sont faciles pour nous.”
Et si l’intelligence artificielle nous libérait ? Et si, grâce à elle, nous nous débarrassions enfin des tâches les plus répétitives et ingrates pour concentrer tout notre potentiel sur des activités intéressantes et épanouissantes ? Le mois dernier, nous interviewions Michael Priddis, fondateur et PDG de Faethm, qui aide les entreprises et gouvernements à anticiper les destructions d’emploi causées par la massification de l’intelligence artificielle. Il déclarait notamment que “les ordinateurs sont bons pour faire ce que nous trouvons difficile, et qu’ils ne sont pas très doués pour les tâches qui sont faciles pour nous.” C’est probablement sur le même constat que Vijaykant Nadadur s’est fondé pour créer sa start-up, Stride.AI, en 2014. Stride.AI développe des solutions basées sur l’intelligence artificielle pour les entreprises. Le but : remplacer le travail humain sur les tâches les plus longues, complexes et laborieuses et ainsi leur dégager du temps pour des missions plus stratégiques, où leur intelligence humaine est indispensable.
L’intelligence artificielle pour mieux comprendre les sentiments humains
Les principaux clients de Stride.AI sont des banques et des compagnies d’assurance. La solution qui leur est offerte leur permet de faire sens de toutes les données disponibles sur leur marché et leurs clients : “la plate-forme d’informatique cognitive de Stride.AI transforme des données déstructurées en informations facilement compréhensibles”, explique le site de la start-up. Ces analyses, d’une part, permettent d’automatiser les processus relatifs à la conformité, aux risques et aux opérations. D’autre part, ils aident à mieux comprendre les clients et ce dont ils ont besoin, et donc informent des réflexions stratégiques pour développer de nouveaux produits et services.
L’innovation se fonde sur trois grandes avancées technologiques : l’intelligence artificielle, l’apprentissage automatique (ou machine learning, qui désigne la capacité de la machine à apprendre de certaines tâches et expériences) et le Traitement automatique du langage naturel (Natural Language Processing, qui permet à la machine de comprendre les subtilités du langage humain). Ces technologies rendent possibles des analyses fines et précises des données : Stride.AI annonce ainsi pouvoir produire des résumés de texte, mais aussi analyser les sentiments exprimés dans ce texte et s’appuyer sur des similitudes sémantiques pour mieux comprendre non seulement ce dont on parle, mais si l’on en dit des choses positives ou négatives. En résumé, la start-up développe une intelligence artificielle qui mime l’intelligence humaine dans ce domaine si subtil qu’est la compréhension du langage. Elle permet également d’automatiser des tâches complexes qui reposent sur des facteurs humains tels que le raisonnement, l’expérience et la logique.
L’intelligence émotionnelle, irremplaçable
Pas question pour autant de remplacer les travailleurs pour des tâches à haute valeur ajoutée. Stride.AI a pour clients des banques, qui utilisent ses services pour automatiser les process et mieux comprendre les commentaires des clients sur les réseaux sociaux. La start-up travaille également avec des compagnies d’assurance ; elle leur permet d’observer les tendances, d’identifier de nouveaux sujets et enjeux, de comparer des polices d’assurance et d’identifier de potentiels problèmes.
Résultat : les processus sont étalés, rationalisés et vérifiés par l’intelligence artificielle, et les salariés évitent au maximum les tâches redondantes et ennuyeuses. Stride.AI promet de faire gagner ses clients en temps, en efficacité et en coût en réduisant le travail humain là où il peut être remplacé. Le temps de travail ainsi dégagé peut être consacré à des activités plus stratégiques, comme la relation client, le développement de nouveaux produits ou la conquête de nouveaux marchés.
En résumé, la peur d’être remplacés par des machines même pour des tâches intelligentes est absolument légitime. Mais ce ne sera pas obligatoirement synonyme de déclassement pour l’intelligence humaine, et notamment pour l’intelligence émotionnelle et la créativité qui, elles, restent à ce jour irremplaçables.
Revivez l’intervention de Vijaykant Nadadur au 11e World Forum for a Responsible Economy :
« Un robot va me prendre mon boulot : et maintenant que vais-je faire ? »