Après Douai, Valenciennes et Lille, le World Forum for a Responsible Economy s’est installé à Lens le 24 novembre dernier pour une matinée d’échange autour de la lutte contre la précarité énergétique. Cette matinée a permis d’interroger les entreprises participantes et de les faire échanger autour de cet enjeu d’actualité.
Une trentaine de participants se sont penchés sur la problématique suivante : “ Détecter, accompagner, agir : comment les entreprises peuvent-elles se mobiliser autour de la précarité énergétique ?”. La demi-journée s’est construite en deux parties : un premier temps plénière suivi d’un temps d’échange et d’atelier collaboratif.
“La précarité énergétique arrive au centre des préoccupations “, explique Guillaume Le Blanc, écrivain et philosophe qui vient notamment de publier le roman « La Solidarité des éprouvés. Pour une histoire politique de la pauvreté ». “ Je pense qu’il nous faut, de manière rigoureuse, penser la précarité comme un intermédiaire entre l’inclusion et l’exclusion. Une personne qui est dedans/dehors. Dans la mesure où la précarité est un état intermédiaire, une politique contre la précarité (énergétique ou économique) consiste à faire rentrer les personnes dedans. “ ajoute-t-il après avoir souligné l’importance de bien définir les termes afin de mieux les appréhender.
La plénière s’est ensuite poursuivie avec Nicolas Cordier, Social business intrapreneur chez Leroy Merlin et membre du conseil d’administration de STOP Exclusion Energétique, et Mathilde Adamczak, chargée de développement opérationnel chez Réseau Eco Habitat. Ils ont tous deux mis en avant la nécessité d’une coalition d’acteurs pour faire face aux différentes formes d’exclusion.
Echange et reflexion
La matinée s’est poursuivie avec une séance d’échange permettant aux participants de partager les actions mises en place par leurs entreprises respectives. Nicolas Cordier a par exemple expliqué comment Leroy Merlin lutte au quotidien contre la précarité énergétique “en étant à la frontière de l’économique et du social. “ Il illustre ses propos grâce à deux exemples concrets dont celui de Françoise et Bruneau Cormon, couple en situation de précarité que Leroy Merlin a accompagné dans l’adaptation de leur salle de bain et leur rénovation thermique. Le coût des travaux a été en grande majorité financé à la fois par l’Anah, le Conseil régional, le Conseil départemental, AG2R la mondiale et la Fondation Leroy Merlin. Il ne restait à charge du couple que 2 % à peine des dépenses totales.
Il a également présenté le parcours de rénovation énergétique global qui a pour finalité de faire sortir un foyer de la précarité énergétique. Ce parcours se décline en 6 étapes clés.
- L’identification
- L’organisation
- Le financement
- La réaliser les travaux
- Le suivi
- L’animation, le pilotage et l’assemblage
Sophie Letartre, déléguée à l’accompagnement des Entreprises & à l’innovation au sein de Réseau Alliances a ensuite interrogé les participants sur les actions qu’ils ont menées (ou ont l’intention de mener) en ce qui concerne l’aspect identification des foyers en précarité et réalisation des travaux.
Les exemples se sont alors enchaînés. Stephane Ledez, Directeur Nord chez Enedis revenait sur la stratégie d’identification d’Enedis : “ Nous avons développé une approche big data, compatible avec le RGPD. Grâce à cela, nous sommes capables de déterminer la consommation énergétique de nos clients et de croiser cela avec d’autres données pour ainsi pouvoir fournir aux collectivités des informations sur les zones d’actions où agir pour la sobriété énergétique et contre la précarité énergétique. “
L’atelier s’est conclu par une prise de parole d’Hellio, EDF et SIA habitat qui ont tour à tour mis en lumière l’importance du collaboratif. Comme l’ont respectivement expliqué Didier Maciocia, directeur de l’innovation d’Hellio et Jean-Yves Sybille, Directeur du développement Territorial chez EDF, ”L’alliance territoriale est nécessaire ! “, “ On ne peut pas résoudre seul une situation de précarité multifactorielle ! “