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Corruption : GAME OVER, les entreprises entrent sur le ring !

Corruption : GAME OVER, les entreprises entrent sur le ring !

 

L’enjeu de la corruption est au coeur de toutes les revendications ! De l’Education Nationale qui instaure un comité scientifique et éthique pour le passage à l’enseignement supérieur, à la très médiatique loi de moralisation de la vie politique, en passant par le club de foot OM qui recale des joueurs par souci éthique… la société civile dans son ensemble s’empare du sujet. Les entreprises elles-aussi prennent le problème à bras-le-corps !

C’est ce que démontre l’annuel rapport de l’institut américain Ethisphere qui classe les entreprises les plus éthiques du monde. Comment l’entreprise lutte-t-elle contre la corruption ou les conditions de travail illégales ? Comment assure-t-elle une gouvernance transparente ? Comment gère-t-elle son image ? Autant de questions qui désormais définissent la capacité d’une entreprise à faire du business.

Dans ce classement, 124 entreprises se sont distinguées dont 3 françaises : Capgemini, Schneider Electric et L’Oréal.

Comme le rapporte e-rse.net, il faut toutefois noter que l’écrasante majorité des entreprises présentes dans le classement provient des USA, ce qui indique certainement un biais d’analyse. En effet, pour être présent dans ce classement, il faut déposer sa candidature sur le site de Ethisphere, et il est fort possible qu’une bonne partie des entreprises européennes n’aient pas encore fait cette démarche.

 

Focus : Comment les entreprises luttent contre la corruption ?

La corruption est un fléau à l’échelle internationale qui sape l’économie et l’investissement. À l’heure où une grande partie de la population souffre de la crise économique, la corruption est une maladie bien réelle qui menace notre prospérité. Elle met en péril le développement des économies et contribue à la défaillance des marchés. Elle fausse la concurrence, porte atteinte à la libre entreprise et empoisonne l’activité économique. Elle bride le talent et l’innovation et étouffe l’esprit d’entreprise. Bien souvent, ce sont les plus pauvres qui en paient le plus lourd tribut.

La prévention et la lutte contre la corruption passent certes par des engagements et des actions de l’Etat et de la société civile, mais également par des actes individuels au niveau des entreprises pour une meilleure gestion des risques liés à la corruption.

 

Ces 11 dernières années, nous avons invité au World Forum for a Responsible Economy des chefs d’entreprises, des responsables et experts en RSE à venir partager leurs expériences et bonnes pratiques sur la corruption. Voici notre sélection :

Création d’une culture d’intégrité : Comment les entreprises peuvent-elles créer et maintenir une culture d’intégrité, surtout lorsqu’elles opèrent dans des environnements avec des pratiques commerciales douteuses ?

Quelle stratégie adoptent les entreprises pour se prémunir contre les risques de corruption : sensibilisation et formation des salariés, mise en place de procédures, culture d’intégrité, contrôle interne, évaluation, suivi… ?

Comment résorber les “trous noirs” de la finance mondiale : corruption, paradis fiscaux, opérations opaques.

 

Que ce soit en Asie, en Afrique ou en Europe, les entreprises connaissent des problématiques similaires face à la lutte contre la corruption. À découvrir, différentes échelles d’actions concrètes que peut mener une entreprise pour se prémunir de la corruption : des actions collectives de transparence à l’échelle nationale, des dispositifs pour former l’ensemble des employés et faire adopter concrètement la charte éthique dans les pratiques quotidiennes, et enfin des solutions pour  saisir l’opportunité d’un partenariat pour approfondir sa politique de lutte contre la corruption.

Voici les exemples vertueux de 3 entreprises de 3 continents différents présentés lors de la 11e édition du World Forum for a Responsible Economy. Des Bonnes Pratiques à découvrir et à partager pour mieux les dupliquer dans vos entreprises !

 

THAÏ CAC lance une dynamique collective et nationale contre la corruption

Face à la corruption qui est l’un des principaux enjeux économiques de la Thaïlande, THAI CAC a été créé pour favoriser la dynamique vertueuse et  collective des entreprises. En certifiant et auditant  les entreprises, THAI CAC favorise la transparence de l’entreprise envers ses parties prenantes. Une approche sectorielle en collaboration avec les services publics permet à THAI CAC de générer une lutte contre la corruption efficace.

 

 

> Découvrir ICI comment peut être promue une culture de l’intégrité grâce à une dynamique collective.

 

GRUPO MIERES ANGOLA conclut un partenariat pour approfondir sa politique anti-corruption.

C’est en profitant avantageusement d’une joint venture que GRUPO MIERES ANGOLA a accentué sa politique RSE pour devenir le référent national sur la lutte contre la corruption. Découvrez à travers cette Bonne Pratique comment utiliser l’opportunité d’un partenariat pour élever son niveau d’engagement contre la corruption.

 

> À lire ICI et partager généreusement

 

LE GROUPE LA POSTE : mobiliser toutes et tous autour de l’intégrité et l’éthique !

La plus vieille entreprise de France par ses activités financières et digitales connait des risques de terrorisme financier. Pour réduire l’exposition du groupe à des actions malveillantes et se prémunir contre le risque de corruption, le Groupe doit s’assurer que la charte éthique de l’entreprise soit partagée et appliquée par ses 260 000 collaborateurs. Découvrez comment le Groupe La Poste est parvenu à mobiliser ses collaborateurs autour de ses enjeux éthiques avec des résultats exemplaires puisque 92% des collaborateurs pensent que les comportements éthiques  permettent d’améliorer leur performance au travail et celle de l’entreprise !

> Une Bonne Pratique à lire ICI 

 


Cadre juridique pour aller plus loin …

La loi Sapin 2 demande aux entreprises de plus de 500 salariés dont le chiffre d’affaires est de plus de 100 millions d’euros de mettre en place des mesures préventives contre la corruption. Cette loi aligne les standards français sur ceux anglo-saxons notamment canadien et étasunien. Comme ces derniers, la loi française est extraterritoriale : les juges français pourront dorénavant juger les entreprises commettant des actes de corruption hors du territoire français. Elle exige des grandes entreprises de mettre en place une politique de compliance c’est-à-dire une politique d’entreprise qui met en place des dispositifs et des modes de gouvernance spécifiques pour respecter la législation en vigueur. Ceci va donc plus loin que le seul respect formel de la loi et demande des dispositifs autonomes et internes à l’entreprise qui sont chargés d’appliquer, d’évaluer et de faire respecter la lutte contre la corruption à l’intérieur de l’entreprise.

La loi Sapin 2 demande aux entreprises par conséquent de mettre en place des dispositifs pour lutter contre le risque de corruption. 8 mesures détaillent la politique de compliance attendue pour l’entreprise.  Elle doit mettre en œuvre alors :

– Un code de conduite anti-corruption qui doit être intégré au règlement intérieur de l’entreprise

– Un dispositif d’alerte interne permettant aux employés de signaler des comportements enfreignant le code de conduite de l’entreprise (dispositif dit des “lanceurs d’alerte”).

– Une cartographie des risques doit être produite par l’entreprise prenant en compte de multiples critères (zones géographiques, secteurs d’activité, antécédent des entreprises) afin d’identifier les risques de corruption pour toutes les entreprises avec lesquelles l’entreprise est en lien.

– Des procédures d’évaluation des clients et des fournisseurs au regard de la cartographie des risques

– Des procédures d’audit interne et externe des documents comptables pour s’assurer d’aucune malversation cachant des faits de corruption ou de trafic d’influence.

– Des dispositifs de formation à destination des cadres et employés les plus exposés aux risques de corruption 

– Un régime de sanctions à l’encontre des salariés contrevenant au code de conduite de l’entreprise

– Des procédures d’évaluation et de contrôle interne des mesures mises en œuvre.

La mise en place d’une politique de compliance adéquate permet de minimiser le risque de corruption mais surtout de créer un cercle vertueux éthique au sein de l’entreprise. C’est donc une vraie opportunité pour l’entreprise.