Nous continuons notre série sur la bioéconomie avec une bonne pratique promue notamment par le Groupe Roquette, leader mondial des ingrédients innovants d’origine végétale : l’investissement dans les protéines de pois pour l’alimentation humaine. Explications.
L’idée
Comme nombre de céréales et de légumineuses, les pois sont une source de protéines végétales encore trop peu explorée. Mais depuis quelques années, elle commence à concurrencer sérieusement la superstar du secteur, la protéine de soja. Signe de sa popularité, le Groupe Roquette a effectué récemment deux investissements d’ampleur dans la protéine de pois. D’abord en janvier 2017, en annonçant la construction d’un nouveau site de production au Manitoba (Canada) ; ensuite en juin 2017, avec l’annonce d’un investissement supplémentaire dans l’usine de Vic-sur-Aisne. D’ici 2019, les deux sites de production représenteront une capacité combinée de valorisation du pois de près de 250 000 tonnes par an, pour répondre à une demande mondiale en augmentation constante. Jean-Marc Gilson, Directeur Général de Roquette, déclarait ainsi à propos de l’investissement dans l’usine de Vic-sur-Aine : « Cet investissement confirme notre engagement sur le marché très prometteur des protéines de pois (….) et démontre notre engagement à répondre à la demande de nos clients et des consommateurs pour des solutions végétales innovantes et durables. »
Pourquoi c’est bien ?
La protéine de pois répond à une série de questionnements très contemporains que l’on peut résumer ainsi : comment manger sainement et dans le respect de l’environnement ? Pour les agriculteurs, d’abord, c’est une culture peu polluante : « Le pois est considéré comme une espèce autogame, c’est-à-dire une espèce dont la fécondation s’effectue sans pollen externe. Puisque le pois peut fixer l’azote de l’air, sa culture ne nécessite pas d’engrais azotés, ce qui est très bénéfique pour l’agriculture durable et écologique », explique Henk Hoogenkamp, expert en protéine végétale, sur le site de Roquette. Cultivé en rotation avec le blé, le pois permet de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre. Pour les consommateurs, ensuite, la liste des bénéfices est longue : c’est d’abord une excellente source de protéines (21g par dose, autant que la protéine de lait) et d’acides aminés. « Les ingrédients à base de protéines de pois ont généralement une faible teneur en sodium et un profil de fibres solubles/insolubles idéal, et contiennent de la vitamine B et des minéraux comme le potassium, le calcium et le fer », ajoute Henk Hoogenkamp. La protéine de pois s’avère également efficace pour la croissance musculaire et pour brûler les graisses ; elle diminue la pression artérielle et régule le taux de sucre sanguin ; elle permet de réduire les risques de maladies dégénératives ; enfin, elle offre une alternative nourrissante aux personnes intolérantes au gluten, végétariennes ou véganes.
Et pour aller plus loin ?
Jusqu’ici, la protéine de pois a plus volontiers été utilisée en farine, « principalement parce que leur goût variait en fonction de leur origine botanique et parce des méthodes de transformation inadaptées ne permettaient pas de supprimer l’odeur et les notes sensorielles persistantes », explique Henk Hoogenkamp. L’engagement d’entreprises comme Roquette n’est donc pas seulement quantitatif, mais aussi qualitatif : il s’agit de développer de nouveaux produits qui améliorent les valeurs nutritionnelles et la digestibilité. Pour les produits où l’arôme est important, comme les yaourts ou le fromage, il faudra attendre encore un peu…