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Call&Care : « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin »

Call&Care : « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin »

C’est sur un jingle endiablé que Sébastien Duprez, directeur du développement marketing et communication chez Entreprises et Cités, ouvre l’atelier « La reprise économique pour tous : comment la réussir ? » mardi 23 novembre. Les treize entreprises engagées dans le challenge Call&Care en profiteront pour lancer officiellement leur campagne sportive. Retour sur la conférence. 

« Si nous sommes tous réunis ici, c’est parce qu’un jour, Hervé Knecht [Président de la Fondation de France Région Nord] nous a appelé pour lancer la révolte. Il y a un an, nous ne savions pas à quelle sauce nous allions être mangés… » C’est en nous racontant la petite histoire du projet Call&Care que commence l’atelier. Sept fondations se sont réunies avec un objectif simple : lutter contre le décrochage scolaire. Ce challenge est « la rencontre entre ceux qui ont envie de faire et ceux qui font ». 

« La réussite des enfants dépend de nos efforts à tous » 

Après cette anecdote réjouissante, la première table ronde s’ouvre avec les problématiques de décrochage à l’école et à l’université, en compagnie d’Emmanuel Parisis (directeur général du CROUS de Lille), Cyril Henon (directeur All) et Jérémie Fontanieu (enseignant SES au Lycée Delacroix à Drancy). 

Pour Jérémie Fontanieu, il est indispensable de dire aux jeunes : « Tu n’es pas tout seul ». Ce professeur de SES est catégorique : dans les collèges comme dans les lycées, « la crise n’a fait que révéler les vérités déjà criantes de façon silencieuse, paradoxale ». Désireux d’accompagner chaque élève dans ses besoins, il est à l’initiative du projet « réconciliation » : il s’agit d’élaborer une véritable collaboration entre les enseignants, les parents et les élèves, « d’apprendre main dans la main ». Faire confiance à ceux qui pourront être les futurs entrepreneurs de demain leur « ouvre des horizons nouveaux ». 

Un mode de vie sain est une condition sine qua non d’une réussite dans le cursus universitaire. C’est pourquoi, en partenariat avec le CROUS, All La Catho a mis en œuvre le « parcours santé » : bien dormir, bien manger et faire du sport pour s’entretenir – les étudiants ont besoin et doivent être accompagnés. « Nous ne devons pas être que dans le curatif ; l’action et la prévention sont essentielles », affirme Cyril Henon. Alors qu’Emmanuel Parisis nous informe que le CROUS gère plus de 185 000 dossiers, leur action commune est de créer une « pompe à bonheur » et de « faciliter la vie étudiante au quotidien ». 

« Une entreprise a le devoir de dire ce qu’elle est et ce qu’elle fait » 

Toujours sur la thématique du décrochage, la discussion porte désormais sur l’entreprise : quel accompagnement peut-elle fournir à ses collaborateurs ? Les entreprises aussi s’engagent sur ce sujet. Mathias Povse, Directeur Régional EDF, en est persuadé : nous devons « traduire concrètement au quotidien la transition énergétique ». Son engagement dans l’entreprise s’est peu à peu mu en un engagement personnel, une quête de solutions innovantes. « Nous devons à tout prix éviter que le pire se produise et se répète », affirme-t-il.

Sitou Gayibor enchaîne avec un discours plus engagé : il faut permettre aux jeunes des milieux modestes de pouvoir faire des études longues. Rappelant que le racisme est encore bien présent dans notre société, la démarche du dirigeant de SG Information s’enracine dans une volonté sincère d’inclure les jeunes dans les stages. L’apport à l’entreprise est clair : une source de confiance. Et qui dit confiance, dit efficacité ! Au travers de son engagement sociétal, Sitou Gayibor nous confie que ses « clients ont confiance dans ce qu[‘il] fai[t] ; et quand les clients ont confiance, ils sont fidèles ». 

Et puisque la confiance passe par l’engagement, nous devons entreprendre une « tradition d’engagement durable et sociétal », prône Dominique Laurent, senior vice-président HR Schneider. Globalisation et capitalisme n’entrent pas en contradiction avec un projet social – loin de là ! Cette combinaison est même devenue le ciment et la particularité de Schneider, qui a été classé au premier rang du Corporate Knights ranking 2021. 

C’est sur une note très positive que se conclut la deuxième table ronde : l’initiative de Dominique Soyer. Le Président de la Fondation des Lumières est parti d’un constat simple : nous avons un problème du décrochage, et les logements sociaux ont besoin de rénovation. C’est sans baguette magique que D. Soyer à trouver une solution : les jeunes en difficulté sont recrutés et formés dans les entreprises, pour en faire les compagnons de demain et aider les locataires ayant besoin de travaux. « En réglant son problème, le jeune contribue à une mécanique qui produit du logement », illustre l’acteur du changement.

« L’envie de se retrouver, de se mobiliser à travers un projet qui a du sens »

Engranger un cycle vertueux et aider les populations fragilisées par la crise : c’est ce qui rassemble des entreprises de divers secteurs et de toutes tailles « dans une démarche inclusive » au travers du challenge Call&Care ! Le principe est simple : chaque entreprise participante représente une équipe, qui va devoir cumuler un maximum de points en marchant, méditant, jardinant ; bref, en pratiquant une activité physique. L’argent récolté sera utilisé pour soutenir des projets ancrés dans les valeurs du développement durable, portées par les entreprises participantes. 

Derrière cet aspect ludique se cache un enjeu d’une grande ampleur. « Si les entreprises ne se mobilisent pas sur ces enjeux, des explosions sociales auront lieu bien avant le réchauffement climatique », alerte Jean-Pierre Letartre, Président du Réseau Alliance. Face à ce risque imminent d’explosion, nous devons faire vite et « accélérer le développement nécessaire avec le risque climatique ».

Maxime THÉBAUD